Revue du web : avis et critiques de la presse et de la blogosphère littéraire

Roman-torrent, passionnant et puissant, « Le fils » s’avère d’une envergure qui dépasse son propre propos, circonscrit à une époque et un Etat, puisqu’il est sous-tendu par une certaine philosophie (ou devrais-je plus simplement dire conception) de l’histoire humaine dont il représente une illustration.

Cela pourrait être lassant, ennuyeux, terne, c’est enthousiasmant et poignant.

Menant tout au long de son récit une charge à la fois violente et subtile contre l’ « industrie de la mémoire », Javier Cercas confie pourtant le leitmotiv réel de l’ouvrage, son fil conducteur répété comme un refrain et un guide dans le brouillard, au William Faulkner de « Requiem pour une nonne » : « Le passé ne meurt jamais. Il n’est même pas le passé. »

En définitive, une lecture originale, intéressante qui ne cherche pas le sensationnel mais la vérité !

Je ne sais pas si les romans seront bientôt remboursés par l’Assurance Maladie mais j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cet essai dont certaines démonstrations m’ont parlé car j’y ai reconnu mes propres réactions.

Dans la grande tradition du noir hard-boiled américain, adapté plutôt finement à un contexte historique italien...

... Cela semble mécanique, exagéré, et l’épilogue ne parvient pas à nous ramener dans le plaisir du début de lecture. Impossible à lâcher une fois commencé, ceci dit.

Un roman brillant et captivant sur la perversité, l’emprise, la dépendance affective, la perte.

Naïri Nahapétian parvient à être aussi passionnante qu’intéressante historiquement (pour un ignare comme moi). Grâce lui soit rendue pour ce livre…

Lucy Caldwell réussit à mettre des mots sur l’indicible. Au point que, face à la finesse psychologique des personnages et à la précision des sentiments, le lecteur finit par se demander s’il s’agit bien là d’une fiction.

Voilà un roman d’une grande puissance narrative, d’une force véridique stupéfiante et d’une complexité historique rare. Pension des mondes perdus est une très belle découverte !

J’ai adoré cette faculté à transmettre les émotions, les actions d’un journaliste, d’un homme, d’un père.

Voilà un court roman bien rafraichissant. L’histoire est aussi intrigante et enlevée que le titre le suggère...

Celles et ceux qui savent déjà quel perfectionniste est Marin Ledun trouveront une fois encore la confirmation dans ce vif et sombre roman d’action.

Satire sociale tant des couches sociales les moins élevées qu’une aristrocratie de parvenue inculte qui fonde son système de valeur sur l’argent, ce roman de Kurt Vonnegut convainc tant par son ton acide que son humour noir déjanté.

Une nouvelle fois, Michael Mention écrit un superbe polar intelligent, de ceux qui vous prennent à la gorge tout en ayant quelque chose à dire.

Des dialogues truculents dignes de Audiard et surtout un univers érudit documenté...

Il s’agit d’un premier roman – globalement satisfaisant, sans plus, pour l’intrigue - mais Alice Moine montre tous les signes d’un talent riche en promesses.

Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Mais pour marier les casseroles et les stylos, Maryse Condé ne se gêne pas. Littérature et cuisine, pour elle c’est du pareil au même : il est toujours question des plaisirs de la langue.

Un pastiche de filature sur la trace d’un hyperlivre qui condenserait l’essence cachée de P.O.L, un essai sur la lecture et, surtout, un hommage à Georges Perec, dont Paul Otchakovsky-Laurens a édité la Vie mode d’emploi et Je me souviens.

C’est une petite heure de lecture fort agréable.