Revue du web : avis et critiques de la presse et de la blogosphère littéraire

La notion de Kairos est complexe. Cela peut être une dimension du temps. Au moment où le dieu Kairos passe, on peut tendre la main et attraper sa touffe de cheveux ( le rencontre entre Hans et Katharina).

A la fois lettre à l’absent, tentative de réconciliation posthume et offrande tardive, ce roman se lit comme on ouvre un journal intime resté longtemps scellé.

Tout ce beau monde se bastonne, baise, sniffe de la coke, s’embrouille, ment, aime et manipule. C’est furieusement vivant et c’est une des meilleures choses que l’on ait lues cette année.

L’écrivaine madrilène prend le contre-pied de l’éducation sentimentale des hommes, très présente dans la littérature depuis Flaubert, et propose une éducation physique pour les adolescentes dans un texte féministe qui fait comprendre de façon viscérale ce que c’est de naître dans le corps d’une femme, un corps scruté, sexualisé, convoité, méprisé, moqué, constamment sur le qui-vive face à une possible menace.

Notre intérêt se réveillera vraiment quand Kells-Chalandon pourra quitter la rue et se faire une place chez les maos. Cette période de l’histoire de notre pays, ces années 70, méritent d’être rappelées à nos mémoires.

Un livre qu’on ne lit pas, mais qu’on encaisse comme une secousse.

Jacky se lit comme une fresque sensible, habitée par une émotion sincère.

« Marcher dans tes pas » est une belle méditation sur l’identité, l’exil et la force de la filiation dans cete rentrée littéraire.

Un regard juste, attendri et amusé, sur le passé qui, à l’évidence passe par l’écriture.

Tout cela est redoutablement triste mais aussi vraiment cocasse ce qui amène les lecteurs à une critique sociale de l’accueil des étrangers en France.

Malheureusement, ça part dans tous les sens et tout se résout de façon assez improbable et la fin de l’affaire est un peu décevante…

Trois noyaux d’olive répondent parfaitement aux Allumettes suédoises de Robert Sabatier. Ce roman m’a fait aussi penser à La gloire de mon père de Marcel Pagnol.

L’auteur navigue avec brio dans ce huis-clos à l’atmosphère parfois étouffante malgré de rares moments de convivialité et quelques réminiscences de la vie extérieure, et il évite brillamment l’effet reportage tout en donnant à ressentir la multitude d’enjeux pour les protagonistes ainsi que la réalité des lieux d’incarcération en France.

Une ode à la nature, à la famille, à la force de la fraternité, portée par une belle écriture et une traduction à la hauteur du texte.

J’ai aimé l’insertion de ce détail qui peut apparaître insignifiant, mais qui contribue à asseoir tous les aspects psychologiques du personnage principal. Cette image a été sobrement déposée là et j’ai hâte de savoir si elle aura une réelle importance ou non.

Dans un roman magnétique, l’écrivaine britannique parcourt les méandres de l’histoire, entre Angleterre et Mésopotamie, Dickens et Gilgamesh.

Par son œuvre, l’écrivaine comble un manque : celui de l’histoire des Haïtiennes, au centre de plusieurs de ses livres. Plus encore dans « Passagères de nuit », qui évoque ses aïeules. Trois pas avec l’autrice.

L’écrivain américain décrit une Amérique hyperviolente qui tire comme elle respire.

Plus qu’un roman policier, nous sommes en présence d’une autopsie sociologique instructive et effarante.

David, vous n’avez pas besoin de ces suites de mots pour insister, souligner, préciser, marteler, accentuer, expliciter… Ni de mettre certains MOTS EN MAJUSCULE… ni d’abuser des anaphores (pages 82 et 117 par exemple).

D’une plume alerte, l’autrice comorienne Touhfat Mouhtare déroule, à travers sa propre expérience, les tribulations souvent amères des sans-papiers en France. Un livre qui frappe fort et juste.