Revue du web : avis et critiques de la presse et de la blogosphère littéraire

Gilles Marchand déploie son art du récit, tissé de mélancolie et de poésie, pour raconter l’histoire de Gino. Le jeune garçon, dans les années 1950-60 sera confronté à la perte, à l’absence, et au silence des adultes. Avec son humour et sa délicatesse, il sonde les promesses non tenues de l’enfance.

Avec, en toile de fond, un sujet majeur de l’actualité mondiale, elle propose une très belle histoire d’amour et d’amitié. J’ai particulièrement aimé l’évolution du personnage d’Anna.

Au travers des destins enchevêtrés de Vanessa, Evan, Freya et Aaron, l’auteur du “Garçon au pyjama rayé” dissèque l’abus sexuel sous toutes ses formes. Un roman bouleversant, au style sobre et précis.

Percival Everett s’est emparé des Aventures d’Huckleberry Finn en donnant la parole à Jim, l’esclave en fuite, dans le roman de Mark Twain. Un livre mêlant épopée picaresque, satire sociale et méditation sur le racisme.

On lit les épisodes sans déplaisir, aura-t-on le courage, en refermant le livre, d’aller au-delà de l’histoire du fils qu’on voit adulte dans une deuxième partie, un homme désormais dont le profil psychologique n’est pas des plus nets ?

Avec Chasseurs d’été, Soufiane Khaloua nous offre très beau récit de souvenirs d’enfance et d’adolescence, que l’on imagine en bonne partie autobiographiques. La prose de cet auteur est aussi lumineuse que ses personnages.

Certains premiers romans nous claquent à la figure par l’assurance avec laquelle ils semblent avoir été écrits, une espèce de certitude qui balaie d’emblée les éventuels doutes que l’on pourrait nourrir quant à leur place au sein d’une rentrée littéraire une fois de plus bien chargée.

J’ai lu ce roman d’une traite, emportée par la terrible destinée des jumelles, espérant un dénouement heureux. Parfois, pour vivre heureux·ses, il ne faut pas vivre caché·e…

Robert Silverberg a merveilleusement rendu l’ambiance intense et délétère, désespérante et éblouissante de ce futur tourné vers la distraction ultime : la perte du temps.

Dans cette terrible enquête intime, l’écrivaine mauricienne fait le lien entre deux féminicides et l’emprise qu’elle a endurée dans sa jeunesse.

Partout le même ciel est le deuxième roman de l’autrice algérienne Hajar Bali. Il confirme la grande acuité d’une écrivaine dressant le portrait de personnages complexes dans une société secouée par le mouvement du Hirak.

Marin Ledun restitue avec une grande sensibilité qui rejaillit d’un texte à la fois sobre et puissant qui rend véritablement hommage aux femmes et aux hommes de ces contrées lointaines dont on distingue la richesse culturelle qui demeure la colonne vertébrale qui soude la population en dépit des difficultés auxquelles elle doit faire face.

Tommy Orange, laisse à son tour son empreinte, une trace dans l’Histoire, en digne passeur de ses ancêtres, pour que Les étoiles errantes continuent de briller, pour que l’espoir d’un avenir meilleur, leur soit permis.

En pleine pandémie mondiale, une écrivaine s’installe dans l’appartement d’une amie pour garder son perroquet Eurêka. Un neuvième roman, très attendu quoique légèrement décevant.

La présence de l’œuvre de Zola invite à se poser une question que Laurent Mauvignier s’est certainement posée lui aussi : quelle différence entre le roman familial de la fin du XIXe siècle et celui qu’on écrit en 2025 ?

Le ton est très juste sans doute parce qu’il y a une part de vécu et que l’auteur a mis beaucoup de lui dans ce récit.

L’écriture est fluide, poétique, pudique et puissante. Elle est d’une grande justesse, d’une grande humanité. Ce roman est sublime, on ne le lâche pas car il est universel.

En bref, un premier roman courageux, pertinent et essentiel dans le climat actuel. Avec Les certitudes, Marie Semelin rappelle la quête d’identité perpétuelle de ces peuples ennemis mais voisins.

En bref, en s’adressant à un public averti, Douce menace a perdu l’amatrice d’art que je suis. Si l’intention est bonne, j’ai regretté la manière. Une déception en cette rentrée littéraire, qui saura peut-être vous convaincre davantage.

En bref, un bel hommage à la ruralité et à l’héritage familial. Un roman sensible à offrir aux amoureux de la nature et du milieu agricole.

La plume de l’autrice incarne avec une même délicate intensité la nature âpre, sauvage, et l’impalpable des liens qui se tissent entre les êtres. Sa prose est inspirée, subtile et vraiment attachante.