Revue du web : avis et critiques de la presse et de la blogosphère littéraire "Actes sud"

En quelques années, pour Line, Elie et les autres, l’enfance s’évanouit, l’âge adulte pointe. Un délicat premier roman.

Ce roman au style quand même assez plat a pour lui la sincérité, l’intelligence et l’empathie de son approche holistique d’un sujet et d’une région dont on sent l’auteur pénétrée.

Chez Yôka Ogawa, la richesse et la complexité s’enracinent dans une grande simplicité stylistique.

Dénoncer le porno violent, l’exploitation des femmes, les dégâts commis sur les jeunes ados et jeunes adultes, les violences faites aux femmes … Tout cela part d’une excellente intention. Malheureusement le roman est plat, beaucoup trop explicatif, beaucoup trop scolaire et « construit ».

Au fil des pages, le suspense grandit et on se demande ce que la fin nous réserve. Si Javier Cercas, avec son talent habituel, met le doigt sur la corruption et la déviance, Le château de Barbe-Bleue est aussi, et surtout, un roman sur l’amour filial, l’amour tout court et l’amitié.

L’écrivain irakien tisse un double récit, celui du destin de deux hommes en perdition, exilés aux Etats-Unis. Où se mêlent souvenirs embrouillés et difficultés au quotidien.

Ce recueil de nouvelles regorge de visions monstrueuses que l’écrivaine japonaise livre avec une malice et un esprit savoureux.

Richard Powers interroge l’IA au regard du transhumanisme, pour offrir des réponses qui sont celles d’un écrivain, dont le prisme de lecture est la fiction et les histoires qu’on invente pour rendre la vie acceptable.

Higashino fait sentir, éprouver la malchance, la douleur, la peine incommensurable, du point de vue de la victime mais aussi de son entourage familial et également de la part du coupable.

Le temps qui passe, la solitude, une mémoire défaillante… l’autrice japonaise scrute les liens entre les artistes et leur auditoire à travers huit courts récits vertigineux.

Comme toujours, Keigo Higashino préfère l’ouverture des questions à la clôture des affirmations. Sa réponse, une réponse, il nous la réserve pour la toute fin. Délicatement. En cadeau.

En bon fan du King, j’ai pu y retrouver tout ce qui fait le charme et la force de l’auteur. Julien Freu dispose de cette espèce de folie qui peut nous emmener dans des endroits insolites et dans des ambiances horrifiques que l’on n’est pas prêt d’oublier.

Clara, jeune femme en deuil de son mari, adopte (ou est adoptée par) un dogue errant. Un premier roman somnambulique.

Dans Jeux de lumière, le romancier allemand Daniel Kehlmann explore le parcours ambigu du célèbre cinéaste G. W. Pabst. Il dépasse la simple fiction biographique comme on en lit tant pour sonder en profondeur le rôle de l’art et la responsabilité des artistes face à la violence et à la guerre.

Ce récit-monde, pour parodier l’un des textes de Powers, est définitivement une brique de plus à ajouter à l’œuvre impressionnante de cet auteur, décidément l’un des génies littéraires de notre époque.

Trois jeunes femmes, de retour à la ferme de leurs parents l’été du confinement, demandent à leur mère de leur raconter un amour de jeunesse. Ce roman choral exaltant savoure le goût du bonheur sans en oublier les périls.

Julien Freu retrace avec justesse ce qu’étaient ces années 90 et pour celles et ceux qui les ont vécues, le flashback est assuré que cela soit au niveau politique, musical ou encore cinématographique.

L’intrigue est tortueuse, parfois un peu difficile à suivre – il faut s’accrocher mais ça en vaut la peine -, oscille souvent – c’est le charme du roman – entre fantastique et réalisme, dépeint des ados d’une façon tout à fait convaincante et leurs familles dysfonctionnelles encore plus, et la fin est une vraie surprise.

Les dés d’Ahmet Altan, traduit par Julien Lapeyre de Cabanes, est l’histoire d’un engloutissement tout à la fois psychologique, idéologique et charnel où les beautés du monde se confrontent sans cesse à l’absurdité humaine.

On est loin ici des actions de désobéissance civile ou d’occupation de sites tels que le chantier de Sainte-Soline. On a affaire dans ce roman à des fanatiques clairement présentés comme tels, des membres de groupuscules s’apparentant davantage à des sectes qu’à des mouvements ayant un fondement politique.

Il n’y a aucun manichéisme dans Zoomania, aucune leçon. Juste un constat que les choses vont mal et qu’un système où le profit règne en maître sans respect du vivant engendre la souffrance.