Black novel 1

Le grand plaisir passé à visiter Lisbonne, que j’ai tant aimé, compense une intrigue complexe et une narration parfois peu claire.

Enorme !

Ce roman ressemble à une voiture lancée à vive allure dont on aurait oublié les freins.

Magnifique tant dans la forme que dans le fond, ce roman remarquablement intelligent atteint des sommets de subtilité et de poésie, aussi enchanteur que dur dans sa conclusion.

La plume de David Joy se révèle fascinante, s’attardant autant sur les vies de chacun, que nous décrivant les paysages ravagés par les incendies, que l’auteur utilise comme une métaphore d’un pays qui se détruit de l’intérieur...

Derrière son côté foutraque, son intrigue faussement improvisée, Jean-Bernard Pouy utilise tout son savoir-faire et son génie pour à la fois nous distraire mais aussi nous cultiver, en n’oubliant pas de nous demander d’ouvrir les yeux sur la situation, sur les gens, avec une belle lucidité.

Sans être un brûlot, l’écriture de Julie Peyr, si fluide et évocatrice, nous pose une problématique sur la base d’un exemple concret.

Si dans le roman, le personnage de Maurat est placé au second plan par rapport au film, il n’en reste pas moins qu’on les reconnait tout de suite derrière ces mots, et qu’on se rappelle combien Ventura et Dewaere nous manquent.

Ahmed Tiab met beaucoup d’application dans son écriture pour nous présenter la situation et les psychologies des personnages, montrant au passage le bouleversement dû à la présence des potentiels extrémistes proches d’un village.

Ce roman ressemble à un pavé dans la mare, un sacré monument, un grand roman noir sur notre époque, dont il ne faut pas avoir peur.

Cette lecture s’avère passionnante sans que l’on ait une quelconque envie de poser le livre, une très bonne surprise en somme.

Histoires de villages, histoire d’éducation, d’émancipation, de secrets et de mensonges, Elena Piacentini nous démontre une autre facette de son talent, cette faculté de nous plonger ailleurs et de nous délivrer un message de liberté.

On retrouve donc les mêmes recettes que dans les précédents romans, et donc la même joie jouissive de parcourir ces 200 pages.

Ce roman m’a fortement fait penser aussi à Eric Miles Williamson, pour l’attention qu’il porte aux hommes de l’ombre, et surtout à Larry Fondation, autant dans la façon d’aborder les personnages que dans ce style qui va directement au cœur.

Un pur joyau magique, bien noir, tout simplement beau.

Pour que la coupure de presse devienne un roman, il fallait cette empathie. Elle nous installe au cœur de la souffrance du couple.

Puis plus le livre passe, plus l’absence d’intrigue se fait sentir, surtout pour un lecteur de polars comme moi...

Autant par ses personnages que par ses scènes hallucinantes, ce roman ambitieux et universel fait partie des lectures immanquables de ce début d’année.

Je dois dire que cette façon de dérouler le scénario est originale, que ce dernier est très travaillé pour ne nous en dévoiler qu’une petite partie à chaque fois, jusqu’à nous expliquer ce que sont les Autres.

Dans le même genre, Eva Dolan aborde des thèmes proches, avec un style plus sec, plus direct, et que je vous recommande aussi en accompagnement.

On ne peut qu’être époustouflé par le style employé par l’auteur, se fondant totalement dans son personnage, sans jamais être explicite, laissant le lecteur en tirer ses propres déductions.