L’amour, un thème qui parfait pour la Saint-Valentin. Et même s’il est surtout question de rupture dans ce premier roman signé Sophia de Séguin, c’est bien l’amour sous toutes ses facettes qui est analysé ici.
C’est assez intimidant de rentrer dans une intimité sensée être verrouillée au regard des curieux et des indiscrets. Et c’est sans filtre que Sophia de Seguin nous dévoile la sienne, par bribes parcellaires, comme un puzzle à recomposer.
J’ai aimé la douce folie de ce texte en sursis, au bord de l’excès, mais toujours en contrôle de son impuissance, de son besoin de radicalité, de son ironie sans romantisme.
Obstination orgueilleuse à souffrir encore de n’être plus aimée, Sophia de Séguin ne perd jamais sa lucidité. Elle sait et voit la bêtise et les manipulations.
Ressassement et sidération de la séparation, sa sincère mise à nu, aussi. Avec un style éblouissant, en constant équilibre avec l’excès, ce journal biaisé, d’une détonante qualité de présents, donne à entendre les vertiges, jouissances et souffrances, corporels.