Inquiétant roman-mosaïque condensé d’une ville fictive, parcours tendre, cruel et poétique parmi des gens ordinaires qui ne le sont bien entendu pas tant que ça, une réussite rare et impressionnante.
Anna de Sandre tisse autour de nous un cocon d’étrangeté et de sortilèges, fait appel sans ostentation à des références littéraires toujours bienvenues, et au Parapluie rouge, ce tableau signé Avigdor Arikha, l’ami de Beckett, tableau aussi profond que son sujet semble dérisoire, éminemment beckettien.
Servi par une écriture particulièrement travaillée et une atmosphère à la fois onirique et inquiétante, Villebasse séduit par son originalité et la poésie qui s’en dégage, gardant le lecteur captif de ses pages comme la ville retient ses habitants.