Je ne saurais dire à la fin si j’ai aimé ce livre tant je l’ai trouvé perturbant. Il y a des moments où j’ai pensé que la romancière équatorienne allait un peu trop loin dans le délire ; d’autres où je me suis dis que la construction de l’intrigue était originale.
Mâchoires, roman sur le roman, offre une très subtile réflexion sur le récit d’horreur, l’adolescence, le rapport mère-fille, l’amitié au féminin, le lien entre une élève et son enseignante.
Le lecteur reçoit des chocs successifs, il a la chance d’être extérieur à ces violences répétées, il lui faut la lucidité de l’auteure mais il est subjugué (c’est le mot) par la puissance de la narration, l’originalité du style dont les images inattendues sont saisissantes, dont la poésie est sauvage et prenante, qui nous fait littéralement plonger dans l’inconscient des personnages.