Sous le prétexte de parler de soi, le narrateur parvient à parler des autres et aux autres de tous les thèmes et les questionnements qui nous occupent chaque jour.
Le style est sobre, aucun sentimentalisme ne vient brouiller le texte qui, pourtant, n’est qu’émotion subtilement suggérée : celle-ci parvient, en quelques traits simples, à dessiner l’âme des personnages et à leur donner une saisissante consistance.
Avec une plume toujours aussi délicate, Jean Mattern nous offre un court et intense roman intimiste qui explore la vie de David et d’Émile, un couple –presque – sans histoires.
On ne rentre pas dans un roman de Jean Mattern avec les yeux. Il suffit de tendre l’oreille et de prêter attention à ces quelques pages si savamment orchestrées. Précieux pour dire l’essentiel.
S’il me fallait une nouvelle preuve de mon attachement particulier aux romans courts et directs, en voici une nouvelle preuve. C’est de la belle littérature zéro déchet.